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Nous sommes


H19 cm, L 17 cm. Argile cellulosique, patine acrylique blanche


"Les secondes passent comme une évidence. Les doigts courent sur le clavier, fait de touches noir et blanc. De croches en anicroches, la mélodie s’écoule et suit nos amours, nos désamours, de mots, de notes, de silences et de soupirs ; tu émets et j’entends que rien, pas même nos désaccords, ne me heurte. Libérés des tentations de nous étaler dans les plumages épatants dont s’ornent les paons pour séduire, c’est dans le quotidien que nous nous imprimons. Les tensions et conflits s’expriment comme les promenades digestives au soleil couchant, lorsque la nature se repose d’avoir été baignée de rayons ardents, se ressource de la fraîcheur nocturne, un jour où il a fait exceptionnellement un peu trop chaud. Nous émergeons de la nuit au moment où le peuple des arbres s’éveille, fredonnant l’annonce de la nouvelle aube. A chaque instant, nous entendons l’être vivant et l’élément, pour ne pas oublier que rien ne nous sépare les uns des autres, nous les heureux, préservés du futile ornemental. Notre ordinaire met en scène qui nous sommes. Par des gestes. Le matin quand nous nous sourions. Et le soir quand nous nous retrouvons, dormant l’un près de l’autre. Dans la joie d’être aimants. Par les rires. Dans les moments d’épreuve. Par les larmes pleins les yeux. C’est un mouvement naturel qui circule en toute fluidité. Car nous sommes de simples harmoniques en devenir de pureté, que seule la simplicité peut sauver d’images et de paradoxes artificiels. C’est l’aurore. Je regarde qui je suis, avant de me tourner vers toi. Je te demande de regarder qui tu es. Sans plus de fioritures." Violaine Esnault



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