VIOLAINE ESNAULT

Artiste pluridisciplinaire, de formation littéraire, je me suis tournée très tôt vers des supports d'expression qui me permettaient d'expérimenter simultanément plusieurs dimensions, les mots ne me suffisant pas. En sus de l'écriture (poèmes, chansons, nouvelles, romans), c’est à travers différentes formes de création telle la peinture, la sculpture, le dessin que je m’exprime.

 

Artiste femme, j'œuvre principalement mon travail autour de la féminité et de son ambivalence. Autour de la féminité double : celle dont nous avons hérité, imposée par le regard patriarcal et construite au fil des générations, encore et toujours autour du regard patriarcal ; celle que nous avons intériorisée, hermétique aux pressions exercées, nous permettant à tout moment de renouer naturellement avec les propres forces de la vie, un féminin sacré, indicible essence que l’on ressent, présente en chacun de nous.

 

C’est aussi un travail interrogatif sur la femme et le cadre dans lequel elle évolue, sur sa masculinisation pour s’imposer  dans le monde social, sur  les énergies masculines et féminines qui se trouvent en chacun de nous et co-habitent, sur la relation homme/femme : l’homme et la femme sont-ils prêts à adopter entre eux une relation plus écologique et complémentaire, en acceptant la part sacrée d’eux-mêmes ? Sont-ils prêts à s'adopter et à s’accepter? 

 

 J'accompagne généralement mes oeuvres d'un texte (accès au blog ici). Ce qui ne me permet pas réellement de répondre à la question: "Mais qu'avez-vous voulu dire à travers telle ou telle oeuvre?" mais plutôt de répondre à la question que j'aimerais qu'on me pose: "Mais qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez créé ceci?". Je laisse ainsi plusieurs portes d'accès aux spectateurs pour entrer dans un univers, que je trace en quelques lignes.

 

Je crée des modelages à partir d'argile, soit à base de résine, soit à base d’argile cellulosique, argile mixée à du papier journal (pour ce faire, j’utilise Le Canard enchaîné, Libération, Le Monde, Sud Ouest ou des journaux gratuits de petites annonces…) car j'aime utiliser et puiser dans les quotidiens que je ne lis pas, un nouveau matériau, faire de la matière avec des mots. Peut-être est-ce aussi un clin d’œil à une phrase que je dis souvent : « je fais de l’art au quotidien ».

 

Dans mon travail, je suis toujours dans la recherche de forces féminines et de forces masculines, qui s'épousent dans la terre, s’apprivoisent sur une toile…