Il n’y a plus qu’à faire silence pour écouter
Peinture acrylique au cure-dents sur toile coton sur châssis, format 55/46 cm
"Ce qu’il y a de sublime est cette idée, née de la vapeur des temps, nous faisant encore grandir, nous tissant par le haut, dans un corps à corps quotidien. Amplifiées par la toile membraneuse, des ailes se mettent à se tramer dans notre dos, sous l’air d’une brise mélodieusement symphonique. Chuchotée par des chœurs d’émotions. Et nous poussons encore, et encore, nous élevant vers ce qui n’apparaît pas. Il n’y a plus qu’à faire silence, écouter celui que nous avons tant cherché, l’invisible, pour qu’il renaisse en nous, éternellement. Nous avons puisé dans la terre racine, les contemplations de blés ondoyant sous le souffle du vent, la magie si délicate d’un spectacle dansant avec les ciels. Juste avant que les pétales ne se détachent de la fleur sauvage, pour rejoindre la montagne sacrée.
Au sein de l’immense floraison, le cristal finement ciselé, tissant des soieries transparentes pour les paysages, nous a offert sa grandeur illimitée, à nous qui cherchions l’abondance du monde pour y abreuver nos yeux de l’incommensurable amour. Pierre après pierre, larme après larme, rire après rire, nous avons déjà détaché de nous tout ce qui nous avait empêché d’être, pour reconstruire une nouvelle architecture du monde. Saisie, ma main s’appuie à ta main, pour franchir respectueusement le seuil d’ avec le sublime. Il n’y a plus aucun mot disponible, à cet instant. La voix devient le feu qui s’éteint doucement dans l’âtre, après avoir réchauffé les âmes. Je ne pensais pas une telle beauté. La féerie s’amplifie, nous serrant de ses bras, nous étreignant d’émotions très anciennes.
Nous n’avons pas rêvé cette envoûtante communion, je le perçois. Elle a été gravée en nous pour toujours, je le lis dans les empreintes, dans les effleurements où survivent des tableaux extrasensoriels. Je le vois dans tant de dimensions.
Et quand demain se lèvera, laissant aujourd’hui devenir hier, nous serons à nouveau en reliance avec ces chants qui ne nous ont jamais quittés, les premiers chants d’amour."
Violaine Esnault
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