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La révolution est un acte d'amour


© Photographie : Violaine Esnault

12x14 cm ~ Sculpture~ Argile

"Tu es devenue l’actrice, la femme qu’on voit là-bas, un panier calé contre sa hanche, qui suspend ses schémas sur un fil à linge, les étend sur la corde de coton blanc accrochée aux deux arbres afin qu’ils sèchent, celle qui décide de les abandonner aux bourrasques jusqu’à ce qu’ils se détachent, engloutis par un tourbillon d’un vent à l’odeur salvatrice de sagesse. Petit à petit, tu tailles et retournes la terre autour de tes racines, arrachant le chiendent et le lierre, coupant les lianes entravant ta nature. Tu romps avec ce qui te meurtrit, te rabaisse, te rend sec et te casse. T’enlaidit. Tes expériences deviennent l’engrais d’un désert florissant. Et s’il y pousse encore quelques ronces, elles donneront, sois-en certaine, des baies gorgées de douceur. Tu es cette terre qui se meut autour de son étoile, tu te recentres en une série d’actes révolutionnaires mis en place durant 365 jours et quelques heures, avant l’arrivée du prochain équinoxe. Pour toi. Pour te libérer. Car tu as choisi de t’aimer. Celui qui essaye de te juger, tu ne l’entends plus. Celui qui te décrit les épines d’un monde où le sol fait mal, n’y semant qu’un tohu-bohu de mots, tu ne l’écoutes plus. Les hommes aux paroles sont si nombreux Les hommes de parole si peu nombreux. Ta révolution devient cet état de douceur qui s’invite en toi et qui change ton regard sur le monde, sur les humains. Elle t’aide à savoir trier, reconnaître et aller à la rencontre des Vaillants qui font et n’hésitent pas à se défaire de ce qui est corrompu. Ceux qui ont trouvé un garde-fou à la haine et à la violence, ceux qui suivent leur voie, guidés. Pénétrée par un mot relevé au hasard d’un livre, intriguée par les points noirs d’une coccinelle posée sur ton doigt, caressée par un regard croisé dans la foule, tu t’imprègnes de ce qui te relie au monde, pour avoir le droit d’être toi-même, pour faire corps avec ta force de vie. Car tu es. Tu es ce corps vibrant de sacré, abritant l’âme et l’esprit de cette terre. Le bloc qui obstruait l’avenir, tu le prends enfin entre tes bras, tu soulèves la montagne, celle qui, en définitive, ne pesait pas plus lourd qu’un caillou. L’ombre s’efface lorsque le cœur est en plein zénith. Elle se fond dans ta course bienveillante, dans tes mouvements faits de croissance et de décroissance. Tu te lèves baignée de lumière solaire. Tu t’endors sous les nimbes des corps célestes. Tout participe à ton mouvement. Même les orages te relient aux gens faits du même feu que toi. Et tu l’acceptes, car tu as dorénavant assez d’amour en toi, pour créer avec tes semblables une nouvelle révolution. La révolution est un acte d’amour.


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