Le corps se répare comme un luth malmené
© Photographie : Violaine Esnault
14 cm ~ Sculpture~ Argile
Sphère de 14 cm en argile cellulosique, pouvant être posée sur un pied métallique
"J’aime tes pas, ils me rappellent l’endroit où tu t’endors, ce corps où tu vis J’aime les douleurs qui te donnent envie de changer ta vue, de t’aventurer à poser les yeux sur les cernes, cherchant la douceur de l’eau dont tu t’étais privé J’aime tes caresses partant à la découverte des éclats de la lumière perdue dans la sueur Tu es l’homme et la femme à mes côtés L’ensemenceuse des terres putrides Le moissonneur des fruits de lilas Déplacée, Ta main majestueuse gagne le mouvement, lisant les notes qui ne sortent pas des gorges pour qu’elles rebondissent, partout, t’initie aux mondes, les métiers à tisser de l’humanité, à passer entre les fils barbelés sans te blesser. La laideur t’aura appris à te nourrir de beauté, d’un peu de vie poussée dans les champs, comme autant de bourgeons éclos dans les vergers. Un pistil sur la branche, Nu de ses pétales t’imprègne de la danse, du vent qui balaye les choses mortes et les moutons, de ce vent qui t’immerge et émerge de toi pour te porter vers une Terre nouvelle. C’est l’oasis qu’il manquait aux châteaux bâtis dans les sels de l’éternité La femme épousant chacun de tes creux Celle qui abreuve les racines du monde Et que j’embrasse dans la lumière secrète A toi qui part en quête de ce dont tu t’étais coupé Ton cœur de sang Bravant les océans de fièvre Tisse Entre les mains et sous les pieds La brise apaisante d’un crépuscule d’été Nous couvrant de sommeil l’espace d’une nuit Le corps se répare comme un luth malmené Il y a de cela quelques pas, tu ne le savais pas encore"
Violaine Esnault
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'artiste est interdite